Licenciements chez
Danone : un exemple capitaliste
Bon, on va parler un peu de Danone (avec Lu) et consoeurs même
si vous avez été saturés d'"informations" par les
médias. A froid donc MAB revient rapidement sur ces infos.
Fin mars le groupe Danone annonce la suppression de 1 816 emplois en
Europe, dont 570 en France dans sa branche biscuits (marque LU). Le même
jour Marks and Spencer annonçait le licenciement de 1 700 employés
en France et la fermeture de ses 18 magasins en France. Banal me diriez
vous mais il faut dire que pour Danone ces suppressions interviennent alors
que la boite a fait des bénéfices records. C'est là
que le bat blesse. Quant à Marks and Spencer, cette fermeture serait
due à un manque de "rentabilité" et une volonté de
recentrer les activités du groupe. Ces deux annonces ont fait l'effet
d'une douche froide pour les français qui se croyaient à
l'abri du chômage, eux qui entendaient les hommes politiques leur
annoncer que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Après Michelin il y'a quelques années voici maintenant
Danone et ses biscuits Lu qui joue à la restructuration. Problème
de marketing et de doigté de la part de l'entreprise ? Effectivement
tout cela ne fut pas discrètement mené et chose importante
les politiques s'en mêlèrent. Les politiciens de gauche bien
sûr (PC, Verts et une partie des socialistes) se sont mis à
dénoncer ces suppressions d'emplois et ont approuvé le boycott
lancé par les salariés de l'usine LU touchée. L'association
ATTAC suit aussi et un appel généralisé au boycott
des produits Danone est lancé. Les aides publiques (avec nos sous
!) destinées à l'implantation d'un centre de recherche Danone
à Palaiseau ont été gelées et Danone a répliqué
en annonçant la suspension des travaux nous dit Le Monde du 5 avril.
Une subvention de 14 millions en tout (assainissement de terrain et accès
routier) était prévue. Merci qui ! Des mesures contre les
licenciements par les entreprises qui réalisent des bénéfices
sont évoquées, de même qu'un renforcement du reclassement
des salariés par l'entreprise qui licencie. Des pis-allés
quoi. D'un côté on "fait la pute" à coup de subventions
et autres magouilles auprès des entreprises pour qu'elles viennent
royalement s'implanter dans une région, on aide les entrepreneurs
par tous les moyens au nom de l'emploi (au détriment de l'environnement,
de la santé...) ; de l'autre on monte au créneau contre les
licenciements et les coups foireux des entreprises. Faudrait savoir ! A
nourrir le loup il finit par dévorer la bergerie !
A nourrir le loup il finit par dévorer la bergerie !
Tant que l'on continue à avoir une économie de marché
et un système capitaliste, des actionnaires, des Bourses où
des personnes gagnent du fric en ne foutant rien, tant que (je ne vous
fait pas une liste et je vous laisse compléter par vous-même)...,
les licenciements et la course au fric continueront. Vous savez donc ce
qu'il vous reste à faire. Le reste n'est qu'un placebo !
Pour en revenir au boycott, il ne plaît pas à tout le
monde, que ce soient les employés des autres usines Lu, les
sous-traitants, le MEDEF, les syndicats et la direction de Danone. Cruel
dilemme.
En effet si on boycotte Danone, son activité baisse, le
chômage technique augmente, bref la spirale infernale dont on tente
de nous faire peur. Il faut savoir ce que l'on veut. Soit on justifie ces
licenciements pour ne pas aggraver l'emploi soit on accepte que d'autres
personnes soient touchées par le boycott et on réagit.
Bon il faut être réaliste, le boycott ne sera pas suivi
parce que les gens en ont rien à foutre de bouffer ou non du Danone,
de la merde en boite ou en sachets. Une petite larme de compassion
pour les futurs licenciés et voilà. De plus les gens vont
acheter d' autres produits similaires et que ce soit Nestlé ou Danone
ça ne change pas grand chose à la donne. Danone il faut le
rappeler est un groupe multinational comme Nestlé et dire que c'est
un groupe français 100 % pur jus est faux. Les actionnaires sont
mondiaux, les usines sont de plus en plus localisées à l'étranger
dans les pays qui offrent la meilleure rentabilité possible au moindre
coût. Ces licenciements annoncent la création d'emplois à
l'étranger (Europe de l'est ou ailleurs...), Danone continuant à
produire des biscuits. Comme on dit : "Rien ne se perd, rien ne se crée,
tout se transforme !". On est je vous le rappelle dans une économie
de marché, de profits, donc de gagnants et de perdants, les salariés
dans le rôle du perdant. Comme toujours.
Reste pour les salariés de Lu à attendre les primes de
licenciements et les reclassements. En attendant de nouveaux licenciements
dans d'autres branches.
L'OS
Sommet des Amériques
nique nique ?
Les 21 et 22 avril 2001 s'est tenu le Sommet des Amériques
à Québec pour discuter d'un accord permettant une "liberté
de commerce" plus grande. 34 grands manitous étaient présents,
encerclés par un grillage long de 4 km et haut de 3 mètres
destiné à se protéger des gueux qui oseraient s'inviter
au débat.
Cela n'a pas empêché 30 000 manifestants de défiler
et de rappeler les méfaits d'un accord commercial entre ces pays.
Des groupes plus radicaux (dont les images ont été largement
montrées dans les médias contrairement aux autres manifestants)
ont manifesté violemment et les flics s'en sont donnés à
coeur joie. Mis à part ces petits inconvénients les 34 chefs
ont décidé qu'en décembre 2005 au plus tard, la zone
de libre-échange des Amériques (ZLEA) entrera en vigueur.
Il s'agit en fait d'une extension de l'ALENA (Accord de libre-échange
entre le Canada, les USA et le Mexique). Cet accord annonce donc une libéralisation
accrue des marchés avec les conséquences négatives
que l'on sait : concurrence accrue, disparition des petits producteurs,
uniformisation, salaires en baisse... Avec à la clé une domination
encore plus importante des USA qui ont besoin d'étendre leur marché
qui se trouve saturé. Un bol d'air pour eux et l'enfer pour les
autres. Enfin bon. J'ai appris aussi que la BID (Banque interaméricaine
de développement) va octroyer des prêts pour aider les pays
les plus pauvres, de même que la Banque mondiale. Nul doute qu'en
contrepartie il faudra libéraliser à tout va. Et tant pis
pour l'économie locale et la population. Encore une fois on veut
nous faire croire que l'on agit pour le bien des gens alors que le but
avoué est de favoriser un petit nombre coûte que coûte.
Ce n'est pas les deux épouvantails lancés par les gouvernants
(seuls les pays démocratiques pourraient participer à la
ZLEA et la volonté de montrer la transparence du projet en rendant
public l'avant-projet de l'accord de la ZLEA) qui changeront grand chose.
L'OS