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Les réactions : mai 2001



 
 
 

Licenciements chez Danone :  un exemple capitaliste
 

Bon, on va parler un peu de Danone (avec Lu) et consoeurs même si vous avez été saturés d'"informations" par les médias. A froid donc MAB revient rapidement sur ces infos.

Fin mars le groupe Danone annonce la suppression de 1 816 emplois en Europe, dont 570 en France dans sa branche biscuits (marque LU). Le même jour Marks and Spencer annonçait le licenciement de 1 700 employés en France et la fermeture de ses 18 magasins en France. Banal me diriez vous mais il faut dire que pour Danone ces suppressions interviennent alors que la boite a fait des bénéfices records. C'est là que le bat blesse. Quant à Marks and Spencer, cette fermeture serait due à un manque de "rentabilité" et une volonté de recentrer les activités du groupe. Ces deux annonces ont fait l'effet d'une douche froide pour les français qui se croyaient à l'abri du chômage, eux qui entendaient les hommes politiques leur annoncer que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. 

Après Michelin il y'a quelques années voici maintenant Danone et ses biscuits Lu qui joue à la restructuration. Problème de marketing et de doigté de la part de l'entreprise ? Effectivement tout cela ne fut pas discrètement mené et chose importante les politiques s'en mêlèrent. Les politiciens de gauche bien sûr (PC, Verts et une partie des socialistes) se sont mis à dénoncer ces suppressions d'emplois et ont approuvé le boycott lancé par les salariés de l'usine LU touchée. L'association ATTAC suit aussi et un appel généralisé au boycott des produits Danone est lancé. Les aides publiques (avec nos sous !) destinées à l'implantation d'un centre de recherche Danone à Palaiseau ont été gelées et Danone a répliqué en annonçant la suspension des travaux nous dit Le Monde du 5 avril. Une subvention de 14 millions en tout (assainissement de terrain et accès routier) était prévue. Merci qui ! Des mesures contre les licenciements par les entreprises qui réalisent des bénéfices sont évoquées, de même qu'un renforcement du reclassement des salariés par l'entreprise qui licencie. Des pis-allés quoi. D'un côté on "fait la pute" à coup de subventions et autres magouilles auprès des entreprises pour qu'elles viennent royalement s'implanter dans une région, on aide les entrepreneurs par tous les moyens au nom de l'emploi (au détriment de l'environnement, de la santé...) ; de l'autre on monte au créneau contre les licenciements et les coups foireux des entreprises. Faudrait savoir ! A nourrir le loup il finit par dévorer la bergerie ! 

A nourrir le loup il finit par dévorer la bergerie ! 



Tant que l'on continue à avoir une économie de marché et un système capitaliste, des actionnaires, des Bourses où des personnes gagnent du fric en ne foutant rien, tant que (je ne vous fait pas une liste et je vous laisse compléter par vous-même)..., les licenciements et la course au fric continueront. Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire. Le reste n'est qu'un placebo !
Pour en revenir au boycott, il ne plaît pas à tout le monde,  que ce soient les employés des autres usines Lu, les sous-traitants, le MEDEF, les syndicats et la direction de Danone. Cruel dilemme.
En effet si on boycotte Danone,  son activité baisse, le chômage technique augmente, bref la spirale infernale dont on tente de nous faire peur. Il faut savoir ce que l'on veut. Soit on justifie ces licenciements pour ne pas aggraver l'emploi soit on accepte que d'autres personnes soient touchées par le boycott et on réagit.  Bon il faut être réaliste, le boycott ne sera pas suivi parce que les gens en ont rien à foutre de bouffer ou non du Danone, de la merde en boite ou en sachets. Une petite larme de compassion pour les futurs licenciés et voilà. De plus les gens vont acheter d' autres produits similaires et que ce soit Nestlé ou Danone ça ne change pas grand chose à la donne. Danone il faut le rappeler est un groupe multinational comme Nestlé et dire que c'est un groupe français 100 % pur jus est faux. Les actionnaires sont mondiaux, les usines sont de plus en plus localisées à l'étranger dans les pays qui offrent la meilleure rentabilité possible au moindre coût. Ces licenciements annoncent la création d'emplois à l'étranger (Europe de l'est ou ailleurs...), Danone continuant à produire des biscuits. Comme on dit : "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !". On est je vous le rappelle dans une économie de marché, de profits, donc de gagnants et de perdants, les salariés dans le rôle du perdant. Comme toujours. 
Reste pour les salariés de Lu à attendre les primes de licenciements et les reclassements. En attendant de nouveaux licenciements dans d'autres branches.

L'OS
 
 

Sommet des Amériques nique nique ?
 

Les 21 et 22 avril 2001  s'est tenu le Sommet des Amériques à Québec pour discuter d'un accord permettant une "liberté de commerce" plus grande. 34 grands manitous étaient présents, encerclés par un grillage long de 4 km et haut de 3 mètres destiné à se protéger des gueux qui oseraient s'inviter au débat. 
Cela n'a pas empêché 30 000 manifestants de défiler et de rappeler les méfaits d'un accord commercial entre ces pays. Des groupes plus radicaux (dont les images ont été largement montrées dans les médias contrairement aux autres manifestants) ont manifesté violemment et les flics s'en sont donnés à coeur joie. Mis à part ces petits inconvénients les 34 chefs ont décidé qu'en décembre 2005 au plus tard, la zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) entrera en vigueur. Il s'agit en fait d'une extension de l'ALENA (Accord de libre-échange entre le Canada, les USA et le Mexique). Cet accord annonce donc une libéralisation accrue des marchés avec les conséquences négatives que l'on sait : concurrence accrue, disparition des petits producteurs, uniformisation, salaires en baisse... Avec à la clé une domination encore plus importante des USA qui ont besoin d'étendre leur marché qui se trouve saturé. Un bol d'air pour eux et l'enfer pour les autres. Enfin bon. J'ai appris aussi que la BID (Banque interaméricaine de développement) va octroyer des prêts pour aider les pays les plus pauvres, de même que la Banque mondiale. Nul doute qu'en contrepartie il faudra libéraliser à tout va. Et tant pis pour l'économie locale et la population. Encore une fois on veut nous faire croire que l'on agit pour le bien des gens alors que le but avoué est de favoriser un petit nombre coûte que coûte. Ce n'est pas les deux épouvantails lancés par les gouvernants (seuls les pays démocratiques pourraient participer à la ZLEA et la volonté de montrer la transparence du projet en rendant public l'avant-projet de l'accord de la ZLEA) qui changeront grand chose. 

L'OS

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