La "prime de pouvoir d'achat"
du gouvernement : consommez citoyens !
Souriez camarades consommateurs et réjouissons nous. Jospin et
son gouvernement de gaaauuuche viennent de nous pondre une superbe mesure
pour les "bas salariés". La CSG (Contribution Sociale Généralisée)
mise en place pour financer la sécu sera normalement remboursée
à la fin de l'année pour tous les salariés touchant
jusqu'à un 1,4 fois le Smic. Un smicard toucherait ainsi un chèque
de 2000 balles environ du Trésor public. Cette "prime de pouvoir
d'achat" fait suite à l'annulation par le Conseil constitutionnel
de l'allègement de la CSG en décembre 2000. 9 millions de
personnes (ça fait pas mal de "bas salariés" non ?) y aurait
droit. Tout cela pour augmenter le "pouvoir" d'achat des plus bas salaires.
Au lieu d'augmenter le Smic et les minimas sociaux comme le réclamait
une partie de la gauche (Verts, PCF...) Jospin préfère utiliser
ce que l'on appele le crédit d'impôt ou encore impôt
négatif, un terme que l'on risque bien de retrouver un peu sur toutes
les langues des libéraux et autres assermentés soucieux de
notre bonheur. Le journal Libération (en date du 9 janvier) nous
explique ce qu'est le crédit d'impôt pour ce cas précis
: " le contribuable qui retrouverait un emploi faiblement rémunéré
serait remboursé d'une partie de son impôt sur le revenu,
ou s'il n'en paie pas, recevrait un chèque correspondant au remboursement
de la CSG acquittée sur son salaire." Ah ah ! on en rigole... Les
patrons sont contents : ils vont pouvoir continuer à payer les ex-chômeurs
au Smic sans avoir besoin d'augmenter les salaires. L'Etat se charge d'aider
le "bas salarié" avec une petite ristourne qui doit le remettre
dans le droit chemin de l'emploi sain et merveilleux pour la santé.
Si en plus il est vraiment trop pauvre il aurait même droit à
un chèque ! C'est t'il pas beau tout ça ? Comme le dit Libération
ce crédit d'impôt permet " à la fois d'inciter les
chômeurs à chercher un emploi et (...) aux entreprises d'embaucher
à des niveaux de salaires compatibles avec les exigences de la concurrence
internationale" (Libération du 11 janvier). Voilà une mesure
qui devrait plaire au Medef ! Et bien même pas. Pour le patronat
cet impôt négatif est juste préférable à
la hausse du Smic, hausse vécue comme un cauchemar par le patronat
: il faudrait augmenter les salaires !!! vous n'y pensez pas !!
Reste que l'une ou l'autre solution n'apporte pas grand chose au moulin.
Les 9 millions de personnes touchant un bas salaire n'ont pas l'air d'inquiéter
les hommes politiques. Que les conditions de travail sont de plus en plus
mauvaises, que la précarité est de plus en plus présente,
que l'on produise n'importe quoi n'importe comment, que l'on "productivise"
à tout va, cela n'a que peu d'importance. Ce qui compte avant tout
c'est que le brave couillon de salarié puisse consommer ce qu'on
lui fait miroiter toute l'année et qu'il ne se révolte pas
ou pire remette en question le travail, son travail salarié. Mais
ça c'est une autre histoire.
L'OS
Pinochet, Papon, Kabila et les
autres...
Dictateurs, tortionnaires et autres criminels contre l'humanité
: méfiez vous ! Finie la retraite dorée dans une belle propriété,
avec un beau compte en banque et un pouvoir sans merci. C'en est fini de
cette belle tranquillité dont vous aspiriez. Les ordres de déportation,
de massacres... que vous avez donné pour le "bien-être" de
votre pays et du maintien d'un pouvoir fort se retournent maintenant contre
vous. Des défenseurs des droits de l'homme fouillent dans votre
passé, ils en extirpent les détritus que vous aviez caché
et qui remontent à la mémoire, comme si on vous faisait vomir
en vous enfonçant deux doigts dans la bouche. Tout cela n'est pas
beau à voir mais méfiez vous de l'épée de Damoclès
qui trône sur vos têtes : car on finit toujours par payer son
ou ses crimes.
Commençons donc par le dictateur Pinochet. Dictateur au Chili
de 1973 à 1990 il serait responsable (avec d'autres bien sûr)
de la mort et de la disparition de plus de 3 000 personnes. Il est notamment
impliqué "dans les crimes de la Caravane de la mort, commnando militaire
ayant exécuté 75 prisonniers politiques en octobre 1973".
(source : AFP). Détenu à Londres pendant 503 jours il est
rentré au Chili début mars. Fin août son immunité
parlementaire est suspendue et il peut être enfin jugé. Inculpé
le 1er décembre pour la caravane de la mort, puis relaché
pour vice de forme, il a été interrogé le 23 janvier
par le juge en charge de l'affaire. Les ennuis se rapprochent pour Pinochet
qui essaie vainement de garder sa peau. Tous les moyens sont bons : appuis
politiques (merci Tatcher !!), pressions diverses, malade imaginaire en
fauteuil roulant qui une fois rentré au Chili s'empresse de s'en
extirper et de montrer qu'il a encore la forme... Dernièrement
Pinochet souffrirait d'une "démence légère
à modérée" selon les experts médicaux qui l'on
examiné. Coup de bluff pour éviter une condamnation ? Pour
ma part je ne pense pas qu'il ait eu besoin de feindre. En tout cas notre
bienfaiteur a été très fatigué par l'interrogatoire
du juge Guzman. Il est vrai qu'un interrogatoire a le don de vous fatiguer,
c'est fou non ?
En France pour sa part papy Papon nous la joue aussi remake. Le "pauvre
vieux" demande par l'intermédiaire de son avocat sa remise en liberté,
ses rhumatismes le faisant trop souffrir. Enfin je pense car tout ce que
l'on nous a dit c'est que Papon souffre vu son âge (90 balais) et
qu'une remise en liberté lui redonnerait cet air guilleret qu'il
avait lorsqu'il déportait les juifs à la préfecture
de Bordeaux (plus de 1500 personnes !). Papon copierait 'il Pinochet ?
Entre criminels de l'humanité il est bon de se refiler les tuyaux.
Pour l'avocat de Papon la prison n'est pas un lieu adéquat pour
lui, ce qui fait dire aux Verts que ''si le traitement de Papon est inhumain
et dégradant, alors il l'est pour tous les prisonniers'' (Associated
Press, 23 janiver). Pourquoi la prison serait-elle plus dure pour Papon
que pour les autres ? Pourquoi la Cour européenne des droits de
l'homme va t'elle examiner en urgence le cas Papon alors que d'autres cas
moins médiatiques devront attendre 3 ans environ avant que l'on
veuille bien se pencher sur leurs cas ? Si on avait jugé Papon plus
tôt on n'en serait pas là.
Enfin pour finir une bonne nouvelle. Comme je l'avais annoncé
l'épée de Damoclès a encore frappé. Kabila,
dictateur chef président bien-aimé de la RDC (République
Démocratique du Congo) s'est fait assassiner par un de ses gardes
du corps. Arrivé au pouvoir en 1997 comme un libérateur grâce
à l'appui politique notamment des USA, il retourne très vite
sa veste, "monopolisant par décret l'ensemble des pouvoirs législatifs,
executifs et militaires, Kabila commence par interdire l'activité
des partis politiques. Et place en résidence surveillée Etienne
Tshisekedi, l'opposant historique à la dictature mobutiste".(Libération,
17 janvier 2001). Résultat : un pouvoir dictatorial, une inflation
qui a atteint 520 % en 2000 et où le PIB chutait de 11 %, mais surtout
une guerre avec les anciens alliés de Kabila, l'Ouganda et le Rwanda.
Rien de bien donc pour le successeur de Mobutu. Le fiston, Joseph Kabila,
remplace naturellement son père en deux coups de cuillère
à pots, secondé et encadré par un directoire. Rien
de bien neuf donc. Ce n'est pas encore pour demain la démocratie
en RDC mais cet assassinat montre aux prétendants dictateurs que
rien n'est jamais acquis et qu'un jour tout peut changer. Gare à
vos fesses !
L'OS