Depuis le 29 septembre de très violents affrontements ont eu
lieu en Israël entre Palestiniens et soldats israéliens qui
se sont soldés par de nombreux morts et blessés (presque
tous Palestiniens). Les médias ont fait et font toujours une large
couverture de l'événement. Pour rappel, le conflit a éclaté
le vendredi 29 septembre après la visite jeudi 28 septembre
sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem d'Ariel Sharon,
chef de la droite israélienne et tenu pour responsable de massacres
de Palestiniens de Sabra et Chatila. Bien sûr ce scénario
catastrophique était prévisible, la visite n'ayant été
qu'un prétexte pour les Palestiniens déçus par les
négociations de paix. Un Etat palestinien devait être créé
début septembre mais l'annonce a été repoussée.
Les longues années de rancoeur, de frustrations et d'humiliations
ont fait le reste. Résultat : un état de quasi guérilla
urbaine avec d'un côté des robocops tirant la plupart du temps
à balles réelles et de l'autre des lanceurs de pierres qui
se font tirer comme à la foire ! Comment de telles monstruosités
peuvent-elles se produire ? Je sais bien que partout dans le monde les
soldats ne sont pas des enfants de choeurs et qu'ils "obéissent
aux ordres". Ces tirs délibérés et mortels contre
les manifestants palestiniens sont paraît-il destinés à
éviter un soulèvement trop important !!! Ce sont les autorités
israéliennes qui le disent. A quand un tribunal pénal international
pour juger les soldats meurtriers et leurs commanditaires ? On peut toujours
rêver !
Les autorités palestiniennes, dans une moindre importance, sont
elles aussi en cause. Les forces palestiniennes ont la possibilité
d'arrêter les émeutes si elles le veulent (voir l' article
de Libération du lundi 2 octobre, L'arme dangereuse du soulèvement).
Elles ne le font pas précisément dans le but de renforcer
leurs atouts lors des négociations et de montrer au monde le calvaire
des palestiniens. Les manifestants, qui n'y voient que du feu, sont donc
utilisés par l'Autorité Palestinienne mais aussi par les
religieux et extrémistes qui les poussent à ces violences.
Car il ne faudrait surtout pas oublier la foi qui joue un rôle
important dans ce conflit comme les intérêts géopolitiques
des deux parties en conflit. Des deux côtés, les extrémistes
de tout bord réclament au nom de la religion l'anéantissement
de l'autre : la dévastation du supposé tombeau de Joseph
et en représailles l'incendie d'une mosquée sont une preuve
marquante tout comme l'enjeu à Jérusalem des lieux saints
comme le Mur des lamentations et la mosquée El-Aqsa. Au nom de la
foi on assassine et on tue en croyant être dans le vrai. Tant pis
pour l'autre.
Dans tous les cas les Palestiniens et les Israéliens sont mal
partis pour vivre ensemble, les autorités Israéliennes étant
en grande partie responsable de cet état de fait.
L'OS
Voir aussi l'article : Palestine
/ Israël : du pain sur la planche
Attention : un président
peut en cacher un autre !
Pouet pouet on rigole et on s'amuse en Serbie ce vendredi 6 octobre
suite à la victoire de
Vojislav Kostunica, le chef de l’Opposition démocratique de
Serbie (DOS), aidé de centaines de milliers de manifestants contre
le régime de Milosevic. Le parlement a été envahi
par la foule (aidée discrètement par des militaires et divers
hommes de main) et Kostunica déclaré président. Le
journal Libération relate dans un article la prise du Parlement
(Les Serbes abattent le régime Milosevic, Libération,
vendredi 6 octobre). Le comportement des gens est éloquent : " Chacun
veut son souvenir, un bout de chaise, un éclat de pupitre, des papiers
jaunis, des lambris, un banc. Dans l’hémicycle, les hommes s’assoient
aux places de députés. Devant l’entrée principale,
un photographe a installé sur la pelouse le grand fauteuil rouge
du président de séance. Une file d’attente se forme et, à
tour de rôle, chacun vient se faire tirer le portrait."
En ce qui concerne les médias favorables au pouvoir comme la
RTS, la Radio-Télévision Serbe ils changent subitement de
camps en quelques heures (le fameux "je retourne ma veste du bon côté")
tout comme les policiers et autres politiciens favorables à Milosevic.
On voit bien là l'attitude des gens, une attitude de soumission
vers le pouvoir, vers le gagnant, tant pis pour les contradictions. Rappellez-vous
la Libération en France en
1945 !
Ouf ! en tout cas Milosevic est enfin tombé, empêtré
dans diverses stratagèmes pour essayer de garder le pouvoir. Le
peuple est content, le tyran est renversé, "rien ne saura plus comme
avant". Encore une fois les gens ou sont crédules ou vraiment cons.
Ils ne voient pas que rien ne va véritablement changé, qu'un
autre pouvoir a pris la place et que le peuple n'est pour lui qu'un instrument
qu'on peut instrumentaliser (sic). Ils espèrent en tout cas que
leurs problèmes vont s'arranger. Pour certains oui qui auront su
tirer leurs épingles du jeu. Quant aux autres ils se seront fait
avoir.
De plus on nous présente l'opposition comme de joyeux démocrates
vachement sympa. On oublie de dire que l'opposition est formée de
partis nationalistes et chauvins (Parti Démocratique (DS), Parti
démocratique serbe (DSS) dont Kostunica est le chef, Parti social-démocrate
(SDS)...). Bref pas vraiment de joyeux personnages. Pour information je
vous renvoie au site du Courrier des
Balkans où vous trouverez une sélections d'articles traduits
en français de la presse indépendante des Balkans et notamment
celui-ci : "Serbie : L'opposition serbe et le nationalisme (Reporter),
02-02-2000". Bonne lecture et vive le président bien-aimé
Kostunica !
L'OS
Un bracelet pour le bon toutou
Un nouveau joujou pour la justice française : le bracelet électronique.
"Alternative" à la prison ce bracelet porté par le prisonnier
lui permet de ne pas aller en prison et de vivre une existence à
peu près normale. Il est actuellement expérimenté
sur quelques détenus en France condamnés à des peines
inférieures à un an ou qui vont bientôt sortir de tôle
et devrait permettre de désengorger les prisons surpeuplées
et réduire fortement les coûts de détention. Merveilleux
instrument non ? Plutôt une carotte pour les prisonniers qui s'ils
se comportent bien pourront peut-être avoir la chance de porter un
bracelet. Encore faudra t'il que le détenu ait un projet personnel
précis, de l'argent (il faut disposer d'un logement fixe avec téléphone
!) et surtout accepte les contraintes engendrées par cette situation
: horaires précis, heures limités de sorties... Vous me direz,
en prison les contraintes sont plus fortes, c'est donc une bonne chose
pour les prisonniers. Pour ma part je persiste à dire que les prisons
ne sont pas la solution à la délinquance, n'ayant pas un
but de réinsertion mais au contraire entraînent une aggravation
des liens sociaux et une marginalité accrue alors que le remède
devrait être tout autre. Comme le dit George Jackson dans Les
frères de Soledad : "Dans une société juste, les
prisons n'existeraient plus : si un homme est malade, on doit le mettre
dans un hôpital encadré par les meilleurs praticiens ; les
hommes ne devraient jamais être séparés des femmes
; ces établissements devraient regorger d'équipements, proposer
des programmes constructifs, même si on devait pour ça retirer
des fonds à d'autres secteurs de l'économie. C'est un suicide
pour la société que de créer des monstres pour ensuite
les relâcher dans le monde !"
L'OS