Début septembre Fabius, le ministre français de l'Economie
et des Finances en profite pour annoncer son lot de mesures fiscales pour
la rentrée. On apprend entre autre parmi les mesures prises la suppression
de la vignette automobile. Merde ! Le gouvernement, "dit de gauche" (pas
par moi en tout cas !), supprime cette vignette permettant de faire payer
plus à ceux et celles qui possèdent de grosses cylindrées
! Eh oui, ceux et celles qui ont une bagnole le savent bien : la
vignette automobile était calculée sur le nombre de chevaux
et sur la date de mise en circulation des véhicules. Ainsi un mec
avec une 4x4 payait plus qu'un mec avec sa 4L. L'argent récupéré
qui devait servir au début à financer les retraites, était
reversé dernièrement aux régions qui perdent à
cette occasion un peu plus de pouvoir par ce manque à gagner. Bon
c'est vrai, la vignette n'empêchait pas les gens d'acheter une voiture
mais les grosses bagnoles qui consomment beaucoup et polluent énormément
était plus taxées que les autres et l'argent aurait pu financer
les transports en commun, le fer routage... Avec la suppression de la vignette
vous pouvez vous attendre à voir pulluler les 4x4 et autres BMW.
Les
constructeurs remercient le gouvernement pour ce petit coup de pouce !
Mais cela n'est pas tout car la rentrée est chargée en
événement sociaux. Après l'annonce par Fabius
des mesures fiscales voici que les pêcheurs se mettent à râler
contre la hausse des prix du pétrole et donc du gazole. Ne pouvant
pas réclamer une baisse des taxes sur le gazole (ils bénéficient
d'une exonération des taxes) ils demandent et obtiennent l'allégement
des charges des entreprises pour compenser cette hausse de carburant. Petit
aparté : on voit donc que les pêcheurs sont complètement
tributaires de l'aide publique pour leur survie, car libéralisme
oblige, ils sont condamnés à disparaître à terme
au profit d'autres pêcheurs plus compétitifs. Bon revenons
à notre hausse des carburants car le feuilleton n'est pas terminé.
Suite aux revendications (obtenues) des pêcheurs d'autres catégories
de travailleurs se sont engouffrés dans la brèche : transporteurs
routiers, agriculteurs (notamment de la FNSEA -évidemment- ), ambulanciers,
taxis... il ne manquait plus que les automobilistes, (à de rares
exceptions) qui ont boudé les barrages des pollueurs transporteurs
!
Quand on sait que le transport routier est déjà massivement
subventionné par l'Etat, que l'on privilégie la route à
d'autres moyens de transports (85 % des marchandises sont acheminées
par la route pour ne citer qu'un exemple), que les transporteurs routiers
sont de plus en plus gros et que face à la concurrence ils
doivent réduire leurs coûts et que bien sûr les
conséquences sont désastreuses sur l'environnement et les
hommes il y'a de quoi frémir ! Ce qu'ont fait les verts tout
en ne faisant rien contre !
Car cette fumeuse réclamation occulte d'autres problèmes
plus importants et graves que des aides :
- d'une part la libéralisation accrue et la démocratisation
de l'accès aux biens de consommation, les aides à la production
de masse (etc...) ont entraîné une surproduction et une consommation
industrielle des biens qui ont laissé et laisseront des gens sur
le carreau : agriculture à hauts rendements, pêcheurs
pas assez gros qui doivent laisser la place aux chalutiers mastodontes
qui finissent de ramasser le peu de poissons qui restent, développement
énorme du transport routier... Tant que cet ordre des choses ne
sera pas modifié il ne faudra pas espérer d'améliorations,
seulement des pis-aller !
- d'autre part cette hausse soulève un problème qui va
se poser avec de plus en plus de réalité au fil des ans :
l'épuisement des réserves de pétrole et d'autre part
l'augmentation du prix du pétrole avec l'explosion de la demande
par des pays comme la Chine, l'Inde, le Brésil (Libération,
6 septembre 2000) va entraîner un prix encore plus élevé.
Les aides ne pourront être alors d'aucune utilité et il faudra
s'attendre à de sérieux problèmes. Il est cependant
encore temps de développer une autre politique des transports, voire
une autre politique tout court. Il faudra pas venir pleurer si ça
arrive ; je vous aurais prévenu !
L'OS
Jeux olympiques : l'important
c'est de gagner !
Détournant la célèbre phrase de Pierre de Coubertin
"l'important c'est de participer" quelques petites réflexions à
propos de ces jeux ne seront pas de trop à l'heure des héros.
- l'inégalité entre pays du nord et du sud
Et oui bien peu de gens le remarque mais les jeux olympiques ne sont
pas accessibles à tout le monde. Remis au goût du jour par
Pierre de Coubertin (un français) les premiers jeux se déroulent
à Athènes et regroupent les pays industrialisés du
nord. Les années suivantes, les jeux seront tous organisés
dans des pays riches pouvant assumer le coût d'une telle organisation.
Bon c'est vrai un pays "pauvre" ne pourrait pas assumer tout seul l'organisation
des jeux mais les autres pays pourraient l'aider. Il n'y a pas besoin de
stades surdimensionnés et autres califichets dispendieux pour des
jeux ! C'est une idée qui me vient là en passant. En tout
cas si on s'intéresse aux sports pratiqués, la différence
entre nord et sud est flagrante. Un "sportif du nord" dispose à
priori des meilleurs équipements sur le marché et des infrastructures
nécessaires à la pratique de son sport (psite cyclable, piscine,
salle de musculation...). Il sera donc bien entraîné voire
dopé pour affronter ses adversaires tandis qu'un sportif du sud
(par exemple Zambien) aura du mal à trouver une piscine, du matériel
(trop cher) et se contentera donc de quelques sports ne nécessitant
pas beaucoup de moyens. Impossible de faire du saut à la perche
par exemple ou encore de pratiquer l'aviron, le cyclisme, l'équitation,
l'escrime, la gymnastique et j'en passe, sports nécessisant de grosses
structures et un matériel très cher. Les sponsors ne courent
pas les rues des pays pauvres... Les sportifs du sud ont donc peu de chance
d'accéder au podium par rapport aux sportifs du "nord". Il suffit
pour s'en rendre compte de regarder par exemple le tableau récapitulatif
que l'on trouve dans le Quid pour que cela saute aux yeux. Par exemple
entre 1896 et 1992 (tous jeux confondus) les Philippines ont remporté
7 médailles !, la tunisie 5, le Cameroun 2.... contre 1989 médailles
pour les USA, 543 pour la France.
- la course au spectaculaire et au fric
Autre volet comme on dit de cette réaction, le sport comme instrument
de marketing. Il faut le dire : les jeux olympiques sont avant tout un
grand marché. Tout d'abord pour le pays organisateur qui va "booster"
l'économie de son pays par la construction des équipements
nécessaires aux jeux mais surtout à court et moyen terme
promouvoir le tourisme ("mon pays est un pays merveilleux") chez lui. Quel
fomidable coup de pub et quelle manne pour le pays et les organisateurs
: le prix demandé pour la retransmission télévisée
avoisine ainsi le tiers des recettes ! Les télévisions ont
donc intérêt ensuite à nous inonder avec les JO !
Ensuite les jeux vont permettre la vente de produits dits dérivés
des jeux en plus des billets pour voir les épreuves (chers je pense)
: cassettes vidéos, t-shirts, casquettes, chaussures, médailles
en chocolat, livres, effigies etc etc.... Un marché lucratif
notamment pour les boites qui sponsorisent des sportifs : une médaille
sera tout bénef pour une entreprise qui vend des chaussures de sport
portés par le fameux gagnant lors du fameux triathlon qui va
faire gagner des millions. Je m'emporte mais c'est ainsi. Le sportif sponsorisé
doit gagner dans l'intérêt du sponsor et du sportif qui pourra
compléter ses revenus par quelques pubs bien rémunérées.
- le pain et les jeux
On a beau le rabacher cent fois et le mettre à tous les sauces
: on en revient toujours à cette constatation. Pour gouverner il
faut proposer au peuple du pain (une baisse des impôts pour acheter
plus de pain...) et des jeux. Car qui dit bouffe et amusements dit homme
content et repu ! Le pire est bien sûr dans le pays organisateur
où tout est centré sur les jeux (avec quelques couacs pour
ceux de Sydney avec les aborigènes) : on doit vivre avec les jeux
et pour les jeux. Pour les autres pays les médias font ce qu'ils
peuvent pour nous intéresser à cette débauche de sports.
Quel bel événement que les JO ma p'tite dame...
- les valeurs du sport : il faut gagner !
Ca n'arrête plus ! Aux JO de Sydney les sportifs contrôlés
positifs sont légions. Pourtant le dopage est logique au Jeux :
"plus vite, plus haut, plus fort" clame la devise des Jeux Olympiques.
Sans dopage cela serait impossible et si je ne me dope pas les autres le
font et je perds donc mes chances de gagner ! Et puis il faut du spectacle
: si c'est pour faire 30 secondes aux 100 mètres et ne pas pulvériser
le record du monde, à quoi ça sert ? Il faut aller de plus
en plus vite, de plus en plus haut, bref se dépasser par tous les
moyens. Car l'important n'est ce pas, c'est de gagner !
L'OS