Des stocks pour tous
!
Tout le monde veut devenir un capitaliste et se bourrer les poches de
fric en étant assis sur des stocks-options (qui je vous le rappelle
sont des options sur des actions : "si ta boite rentre en Bourse et que
ça marche tu peux acheter des actions à tarif préférentiel
et si l'action monte les revendre avec une bonne plue-value. Dans le cas
contraire tu es dans la merde"). Un sondage réalisé par Hewitt
Associates en partenariat avec La vie financière et France Info
nous révèle que 82% des salariés demandent l'extension
à tous des fameux stocks. Ils ne précisent pas combien de
personnes ils ont interrogé mais bon on a quand même un pourcentage
élevé.
Cela n'est pas étonnant : cela fait un petit moment que l'on
nous rabache les oreilles avec ces actions virtuelles. Pour les patrons
elles leur permettent de faire croire aux employés qu'ils sont aussi
un peu les patrons de leur boite, de les "valoriser" et d'accroître
l'esprit "familiale" de l'entreprise. C'est un peu la cerise sur le gateau
: avec ton salaire tu as aussi une part de stock-options. Merci qui !
C'est tout bénef pour les patrons : le salarié est plus
que jamais lié à la réussite de son entreprise, il
fera tout pour que cela marche. Et il se croira important en pouvant voter
à l'Assemblée Générale et en accrochant à
sa boutonnière le badge JE SUIS ACTIONNAIRE. Si tout va bien
comme je l'ai dit précédemment, le salarié au bout
de plusieurs années de travaux forcés sera enfin récompensé
avec ses fameuses stocks. Il pourra alors acheter la deuxième voiture
ultra-confortable et méga-rapide dont tout le monde parle. Et il
sera heureux.
Vision idyllique dont voudrait nous faire croire les capitalistes.
Car il y'a quelque chose de pourri au royaume des stocks-options. Il
est utopique de croire que tous les salariés peuvent bénéficier
de ces stocks-options. Elles sont bien sûr réservées
aux boites qui sont capables d'aller en Bourse et d'avoir un cours élevé.
Ce qui concerne peu de monde. Et parmi toutes ces boites qui proposent
des stocks-options, combien d'entre elles réussiront à entrer
en Bourse. Pas beaucoup.
Un autre point à signaler c'est de croire que les salariés
ont un pouvoir sur leur boite en tant qu'actionnaires. Vaste fumisterie
! Bien souvent l'ensemble de tous les "salariés-actionnaires" ne
représente pas plus de 5% du total d'actions détenus. Même
s'ils se rendent aux Asssemblées Générales et autres
réunions ils n'auront aucun pouvoir de décision. Juste la
possibilité de voir à quelle sauce ils se feront manger.
De plus cet actionnariat des salariés a tendance à renforcer
l'individualisme ("je m'occupe de mes actions et c'est tout, je suis un
actionnaire") au détriment du collectif ("les salariés")
et bien sûr atténue considérablement l'opposition
entre patrons et salariés.
Ce n'est donc pas en étant actionnaire que le salarié
va améliorer ses conditions de travail (et donc sa vie quotidienne)
mais au contraire par la lutte sociale, la seule voie qui paie réellement.
Comme le dise les anars "nous ne voulons pas d'un seul gateau, nous voulons
toute la boulangerie !"
L'OS
Que la guerre est jolie : l'offensive
aérienne au Kosovo
Il est bon de revenir "après-coup" sur des événements
qui se sont déroulés voilà quelques mois ou quelques
années. C'est très instructif. Les événements
qui se sont déroulés au Kosovo le sont. Particulièrement
la "fameuse" offensive aérienne de l'OTAN (Organisation du Traité
de l'Atlantique Nord) contre les Serbes au Kosovo et en Serbie, offensive
jugée indispensable nous avait-t'on rabaché alors.
Souvenez-vous : lors de la conférence de paix à
Rambouillet aucun accord n'avait pu être trouvé entre les
deux parties. Deux choix étaient alors possibles : l'ultimatum ou
la résolution des Serbes. Comme le révèle un article
du Monde Diplomatique (Au Kosovo, il y avait une autre solution, mars 2000)
le contenu de ces propositions a été caché par
les médias (la majorité) et par l'OTAN. Quand on découvre
les textes on se dit que l'on s'est bien fait avoir et qu'une solution
diplomatique était tout à fait envisageable (je vous invite
à vous reporter à l'article du Monde Diplomatique). De même
il faut savoir qu'aucune sanction sérieuse (embargo sur le pétrole...)
n'avait été mise en place et même étudiée
avant les bombardements !
Au contraire l'OTAN a préféré rejeter l'option
négociations pour l'option guerre. Avec les conséquences
désastreuses que cela a eu : accroissement des exactions par les
Serbes à l'annonce des bombardements, retrait des vérificateurs
de l'OSCE (retrait dénoncé par les Serbes), destructions
en tout genre, meurtres de civils (en grande partie), "bavures" des militaires
contre ces mêmes civils, pollution de la nature, emploi par les USA
d'uranium, etc etc... Bon malgré tout l'OTAN est arrivé à
repousser les Serbes hors du Kosovo et à calmer la situation. Victoire
? Petite victoire semble t'il : la guerre aérienne a été
moins efficace que prévu contre les cibles militaires. Un article
du magazine Newsweek révèle que les pertes serbes sont beaucoup
moins nombreuses que celles qui avaient été annoncées
(par exemple 14 chars contre 93) et pose la question de l'utilité
de la guerre aérienne dans ce conflit. Il ne faut pas oublier aussi
les bombardements volontaires de civils, l'utilisation de mines (les balles
de tennis) et l'impossibilité de venir en aide aux populations (avec
un avion c'est pas facile). En tout cas les civils ont comme d'habitude
bien morflé et les militaires ont pu faire joujou. "On a gagné
: le reste on s'en fout !"
L'OS
A lire :
Au
Kosovo, il y avait une autre solution / Noam Chomsky. Le Monde Diplomatique,
mars 2000, p. 10-11.