Sous la plage le pétrole
Il fallait s'y attendre. Une campagne de promo du littoral atlantique
a été lancée lundi 10 avril avec le soutien de la
secrétaire d'Etat au tourisme Michelle Demessine suite aux déjections
du pétrolier Erika.
Car il s'agit de "restaurer l'image de la France" comme le martèle
à longueur de journée la secrétaire d'Etat au tourisme.
Il s'agit de montrer aux français et aux étrangers que nos
plages sont nickels, que l'aspirateur (de fabrication française)
a tout nettoyé et que l'on n'a plus qu'à mettre les patins
avant d'aller sur les plages tellement elles sont propres. La campagne
qui s'élève à 45 millions de francs (dont 30 payés
par TotalFina) est axée autour du thème de l'air et on peut
voir dans le spot des cerfs-volants, des chars à voile etc... Bref
"Brize" a tout nettoyé.
Pourtant le pétrole ne part pas comme cela. Il faut même
des dizaines d'années pour qu'il s'efface à peu près
mais il en reste toujours. De plus avec le temps il est rendu de plus en
plus toxique ce qui n'est pas fait pour arranger les choses. Un reportage
sur Arte montrait à propos d'un précédent naufrage
(l'Amoco Cadiz) que les plages de galets souillées l'étaient
encore 10 ans après leur pollution et que le pétrole était
carrément plus dangereux. Il suffisait de soulever les pierres pour
s'en apercevoir.
En France il est vrai que les plages sont toutes en sable fin : le
problème est vite résolu. Il suffit d'enlever le sable et
de le remplacer. Quant aux côtes escarpées pleines de rochers,
qui se risquerait à venir mettre son nez ? Personne. Fort heureusement
car la dépollution est beaucoup moins facile voire même impossible
avec ces satanés rochers.
Mais revenons en aux touristes. La campagne de pub est finalement très
mauvaise : au lieu de cacher la pollution il aurait mieux fallu la montrer
et faire une campagne là-dessus. S'offrir un séjour au bord
d'une plage pleine de pétrole il n'y a rien de mieux. Plus besoin
de se faire chier à bronzer ; au contraire on découvre des
monuments, on marche, on traine dans les villages. Si on aime les activités
sportives on peut s'inscrire pour nettoyer les plages, ça muscle
terriblement et en plus on bronze. Pour se refaire une santé les
commercants peuvent vendre des fioles avec du pétrole (cela sera
du meilleur effet sur la télévision avec le Mont St Michel
sous sa neige artificielle), pour les chasseurs on leur conseillera un
oiseau mort avec sa nappe de pétrole .... Les idées
ne manquent pas quand il s'agit de se faire du fric, les commercants seraient
s'en tirer avec brio et même faire j'en suis sur de superbes bénéfices.
"Vive la pollution sur la cote atlantique !"
L'OS
Le Medef est notre sauveur
Salariés, chômeurs, retraités, futurs employés
(au sens de travailleurs) réjouissez vous. Le MEDEF est votre sauveur.
Le MEDEF, sous la houlette d'Ernest-Antoine Seillière, vous
propose une "refondation sociale" qu'aucun gouvernement n'avait jamais
proposé. Ce cher patronat est en train de discutter (la discussion
devrait se terminer avant la fin de l'année) avec les syndicats
quelques jolies mesures. Au choix : fin du contrat à durée
indéterminée au profit d'un contrat à durée
maximum, indemnisation des chômeurs soumise à divers entretiens,
bilans de compétence, formations qui l'obligerait à accepter
les offres d'emploi proposées ensuite (trois au max), fin de la
médecine du travail, retraite selon ta tête ("à la
carte") etc etc. Seront abordés prochainement la formation professionnelle
et la protection sociale.
C'est un véritable retour à l'esclavage !
Le patronat fait fort cette fois-ci. Déjà que le fait
d'être salarié n'est pas la panacée il faudrait que
l'on abandonne nos acquis sociaux et les quelques avantages gagnés
à coup de luttes sociales. C'est un véritable retour à
l'esclavage que veut nous imposer le patronat. Toutes ces mesures selon
eux à cause de la mondialisation, de la compétitivité.
Foutaises : notre salut ne viendra pas d'une ultralibéralisation,
d'un esclavagisme aux diktat économiques, d'une poignée de
gangsters et de voyous plein aux as qui n'ont qu'un seul but : nous faire
cracher le plus possible. Il va falloir se "battre" si on veut conserver
nos acquis (c'est le minimum) et montrer qu'il est possible de vivre autrement
sans libéralisme, sans capitalisme, sans patrons. Et il faudra se
démerder tout seul. Ne comptez pas sur les grands syndicats et les
partis politiques pour vous aider.
L'OS amère