Des pas résonnent sans laisser de traces,
Au fond obscur des tympans ;
Quelques mots se chuchotent à demi,  dans l’espace 
- Clos - des soirées nocturnes ;
Et du bout de ces lèvres anonymes,
Un chant s’élève à la gloire du néant : 
 

Solitude,
Peuplée de rien, ou de tristes habitudes,
Dont la musique silencieuse inquiète les esprits,
Et hante de son souffle les instants perdus,
Jusqu’au dernier que la vie abandonne.
 

Une ombre résignée penche sur un balcon,
  Et disparaît,
  Dans l’abstraction d’un regard,
Perdue, lointaine à tout jamais ;
 Un funambule éveillé passe le fil des heures,
Victime des pesanteurs de la lune
- En équilibre -
Quelque part entre le vide et l’ennui,
Le vice et l’amertume ;
 

  Solitude,
Emouvante au cœurs des airs,
Couvre de son aile les pensés avides,
Ivre d’elle même et gorgée de rancune.
 

Les jours se traînent
Et les semaines
Echouent - sur l’écueil infini
Des pauvres nuits sans sommeil ;
Et le balancement négatif des heures,
Creuse l’espace d’un moment
- Entre deux murmures -
Le sillon d’une absence familière ;
 

Solitaire aux abois, comme un chien au crépuscule ;
Hurlant à la mort au fond des cœurs, où mille démons
  Ont élu domicile,
 

En attendant l’instant propice
D’une revanche sur le monde ;
 

Solitude vitupère
Son venin hors la loi ;
  Et chacun tremblera devant l’horreur
D’une apocalypse - sans feu ni bombe.
 
 

Alex