Au fond perdu de ma cellule
capitonné de toile et de tissu,
mon esprit capitule et la folie me pend
au nez,
comme une araignée à son
fil …
Au fond perdu de ma cellule,
ma tête dodeline, un peu folle, et mes
rêves
tourbillonnent, portés par des ailes de libellules.
Dans ma tête de fou,
je sang mon cœur battre contre mes tempes,
il frappe les
trois coups
et s’ouvre sur le chœur d’un antique théâtre
où
la folie m’étrangle,
Ou sur un champ de bataille …
Dans ma tête de fou,
sur les murs des toilettes,
et même
sur mes joues, j’inscris ton nom : folie
pure, partout.
L’infirmière est belle
comme un squelette ; ses yeux globuleux
et ses dents pointues, sa coupe de cheveux,
très rebelle,
lui donnent un petit aire
à la Nosfératu …
L’infirmière est belle
et gentille, c’est la reine des abeilles
;
elle a toujours sur elle une aiguille
vissée au bout d’une seringue,
qu’elle enfonce dans mes veines
de pauvre dingue.
Et je m’efforce de rester calme,
au fond de ma cellule
où l’on m’isole de force ;
et les cris de démence et les
crises de larmes
s’accordent en mon âme
au prix d’une même souffrance
…
Et je m’efforce de rester calme,
dans ma camisole de force.
ALEX