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archives > bouquins

 

les bouquins : juin 2000



 
 

Chasse à l'homme / Jean-Bernard Pouy, Patrick Raynal
Ed. Mille et une nuits, 2000, 60 p., 10 F
 

Vous vous rappelez sûrement les attentats terroristes en 1995 dus à des islamistes et de la mort d'un des auteurs,  Khaled Khelkal, tué dans des circonstances étranges. J-B Pouy et Patrick Raynal nous font revivre cette traque dans la région lyonnaise avec dans le rôle du traqué Khatabi et dans celui du traqueur principal un certain Casanova (tiens donc). Ils ont ainsi écrit chacun à leur tour 2000 signes de ce roman qui nous montre une autre version de cette chasse à l'homme. L'axe principal est bien sûr cette confrontation entre le "chasseur et le chassé" et l'étonnant dénouement qui s'en suit.

L'OS
 

Les jeux de l'amour et de la mort / Fred Vargas
Champs Elysées, 2000, 188 p., 30 F
 

Un groupe d’amis, un monde décalé : Tom un peintre qui ne perce pas, Jéremy pour qui les Sciences Physiques vont à la perfection (…). Un vrai groupe avec une vraie Vie, mal menée mais bien aimée.

Le milieu prédominant : la peinture, l’art du très grand Gaylor… la valeur du XX ème siècle.

Situation : Tom veut être introduit au près de Gaylor, il le sera mais cela va le conduire à une rencontre peu banale avec un cadavre.  Tom devient le coupable.

Alors :
L’inspecteur principal Galtier « pire que n’importe quelle carricature de flic de série B de dernière catégorie de merde » va mener l’enquête, Tom va mener l’enquête, Jéremy va mener l’enquête … les tics, les tocs, les manies, les détails délirants vont mener l’enquête … et le lecteur sera à la fête.

« A présent, c’est à toi la donne » : la fin se pose et elle est géniale car elle ne peut laisser indifférente …

J’adore l’écriture de Vargas. Le délire, les héros décalés, les histoires hallucinantes qui sonnent vraies … voilà l’univers de FRED VARGAS … l’extase, quoi !

« Les Jeux de l’amour et de la mort » n’échappe pas à la règle.

A lire.

QUEMOUL
 
 

Les contes du perroquet / traduit du Sanskrit par Amina Okada
Gallimard, 1985, 95 p., 85 F
 

Ce livre nous narre 69 contes racontés par un perroquet à l’attention de Prabhâvatî (jeune femme indienne) 
Afin de l’empêcher de commettre l’adultère.
L’oiseau parle de femmes prisent en plein délit et qui réussissent à contrecarrer  leurs sorts par un mensonge et, du coup, elles s’en sortent la tête haute.
Livre qui attire cependant l’attention de son lecteur.

Un conseil : 
Ne pas lire ces contes le soir, car, de conte en conte, on finit comme Prabhâvatî par s’endormir.

Mais n’ayez crainte, le lendemain on replonge dedans pour connaître la fin de ces histoires.

Nath.
 
 

Eva te faire voir ! / Hervé Mestron
Editions Baleine, 1997, 131 p., 39 F
 

Ce bouquin n'est pas tout jeune. Voici un Poulpe (du nom du personnage principal) de plus dans la mare. Sympathique : c'est ce qui ressort après cette lecture. L'histoire est plutôt commune : une secrétaire d'une maison d'édition érotique se retrouve étranglée dans un placard à balai. Le Poulpe va bien sûr aller farfouiller dans ce fait divers et ramener quelques "requins dans ses tentacules". Ce livre se déroule en grande partie à Paris non loin des lieux "d'habitude" du Poulpe et aborde le monde de l'édition érotique. A noter : les armes ne servent pas dans ce roman et le coupable reste à sa place. Comme quoi le Poulpe n'est pas un surhomme. Vous passerez un bon moment avec mais sans plus. Pour les inconditionnels. 

L'OS
 

De la prison à la révolte / Serge Livrozet
L'Esprit Frappeur, 1999, 182 p., 20 F
 

Quelle bonne idée pour les éditions L'Esprit Frappeur d'avoir réédité ce livre paru en 1972 et toujours d'actualité malheureusement. L'auteur raconte ici son parcours, les vols commis et les années de prison subies qui l'ont amené à prendre conscience de son état de révolté, d'antisocial ( différent de celui d'asocial comme le rappele très justement  l'auteur). Ce parcours permet à Serge Livrozet de donner son point de vue sur ce qu'il pense de la délinquance, des délinquants et de l'appareil chargé de réprimer tout cela. Ayant choisi au départ la voie de l'illégalisme,  l'auteur en arrive après plusieurs années de "vols-prisons"  au sentiment que seule la révolte permettra de changer la société, une révolte qui devra être suivie par tout le peuple (est-ce possible ?)  pour changer les gens et la société. Conscient de ce problème de changement de mentalité ce livre montre à ses lecteurs le bien-fondé de la révolte au dela du problème posé par les prisons dans la société (toujours d'actualité comme quoi les années peuvent passer....). Serge Livrozet veut vous réveiller de votre torpeur et il le fait très bien. Les réflexions bien "senties" ne manquent pas et donnent envie... de se révolter. 

PS : avec une préface de Michel Foucault. Ce bouquin complète admirablement bien celui de Dominique Vasseur (Médecin-chef à la prison de la santé) paru en 2000 mais qui bien sûr ne remet pas en cause les prisons et son corollaire la société actuelle.

L'OS
 
 

La tête des autres / Marcel Aymé
Librairie Générale Française, 1991, 175 p., 23 F
 

Pièce en 4 actes.

Recette : mélangez des procureurs, leurs femmes, un ancien de la Gestapo, des hommes de main minables … assaisonnez-le tout à la sauce piquante orchestré par Valorin le condamné à mort qui veut retrouver sa tête qu’il n’a pas encore perdue… et bonne lecture.

Dés le début, le ton est donné. Bienvenue dans un monde de Justice où les procureurs jouent à celui qui aura le plus de têtes à la grande joie de leurs enfants : « Toute la soirée, ils ont joué à se condamner à mort » dira une mère bercée par l’émotion du succès de son mari-procureur sur la tête de Valorin.

La gerbe.

Mais tout chamboule.

Valorin s’échappe et se réfugie chez celui qui l’a condamné…

La quête : Valorin veut retrouver son innocence même s’il faut pour cela compromettre la femme du procureur avec qui il était le soir du meurtre dont on l’accuse.

La police, suppositoire politique, pour aider le procureur,  lui a trouvé un coupable idéal pour clore l’affaire : un « Maltais » qui passait par-là... mais Valorin n’en veut pas, il respecte, lui, l’innocence.

Durant cette pièce, la critique de la Justice s’intensifie. L’innocent est un pion, les procureurs sont des pions, les ministres sont des pions mais les pions ne sont pas tous égaux.
Seul, l’ancien de la Gestapo tient les ficelles du pays, il est le Pouvoir grâce à ses fichiers compromettant, il est le maître.

« La Têtes des Autres », est une pièce très agréable à lire, elle est très vivante, très drôle par son texte et par son mouvement.

Un véritable débat social, politique, humain.
 

QUEMOUL

 

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