Mélodie du temps
ordinaire / Mary McGarry Morris
Belfond, 1999, 139 F
Comme l’indique le titre, ce livre peint l’histoire d’une famille où
Marie Fermoyle (divorcée de son ivrogne de mari) élève
seule, avec orgueil ses trois enfants (Alice, Norm, Benjy), sans jamais
accepter l’aide de quiconque. Sauf, le jour ou Omar Duvall, escroc et surtout
beau parleur, frappe à sa porte. Celui-ci peu à peu fait
parti de la famille (non sans difficulté), Benjy le benjamin de
la famille est heureux de voir sa mère reprendre goût à
la vie. Ils n’y perdent rien en échange, car elle réagit
plus justement envers ses enfants. Mais Beny taira à sa mère
un terrible secret : car celui-ci à vu Omar la veille de son arrivée
chez eux, poignarder un homme dans la forêt…
Mélange d’espoir, de peur, de vouloir sortir ses enfants d’une
vie aussi ordinaire, triste et malheureuse car il faut joindre les
deux bouts.
Ce livre est envoûtant autant par son atmosphère, que
par le style et la force de ses personnages.
Nath
Last exit to Brooklyn / Hubert
Selby Jr.
Editions 10/18, 1999
"Putain" : un livre de Selby Jr. ça vous fout une claque
! Ici Selby nous entraîne, plutôt nous traîne dans une
société américaine violente, sexuelle, dans le monde
de la rue et de ses marginaux. Ici on se shoote à la benzédrine,
on rencontre des travelos ("tapettes"), des machos, on boit, on baise,
une vie animale quoi. Ici le souci quotidien c'est d'arriver à échapper
à un présent pas rose du tout. Un des chapitres par exemple
nous montre un ouvrier syndicaliste (Harry), glandeur de première
et trompant bien sûr sa femme, chargé de gérer une
grève. Passant de simple ouvrier au statut de chef, pouvant dépenser
sans compter, on le découvre hautain, imbu de sa personne, imbibé
(au propre et au figuré) dans son insuffisance crasse. Et on sait
qu'il ne va pas s'en sortir, que la déchéance n'est pas loin,
qu'au tournant de la grève quelque chose va se casser. Mais la fin
n'est pas comme on l'a imaginé, on en tombe un peu sur le cul !
La dernière partie constitue une sorte de paroxisme, de "melting
pot" dans une grande marmite avec la description de personnages (personnes
?) habitant une cité du genre HLM. La vie n'est pas belle à
voir !
L'OS
Le vallon du diable / André
Brink
Ed. Stock, 1999, 524 p., 149 F
Tout d’abord, il y a la citation : « Un homme qui meurt, c’est
une bibliothèque qui brûle » (Proverbe Africain).
Puis, il y a le roman… un roman hallucinant.
Flip Lochner (historien, journaliste sur la dérive) se rend
dans le nord-est du Cap pour une enquête au « Vallon du Diable
» où vit terrée une communauté d’extrémistes
religieux, xénophobes refusant toute intrusion du monde extérieur.
Atmosphère : lapidation d’enfants naissant de couleur noire ;
accouplements incestueux donnant naissance à des êtres difformes
se baladant en troupeau ; nuit de noce dans le cercueil à deux places
appartenant à la mariée ; le père qui a le droit de
tout faire dans ses murs allant du viol jusqu’au meurtre de ses enfants…
Chacun à son histoire, chacun à sa légende, chacun
forme le trouble général détruisant toute certitude
sur le passé…
« Le Vallon du Diable » est un roman qui dérange
et révolte le lecteur. Tous les personnages aussi tordus les
uns que les autres rendent l’atmosphère pesante. Les pages lues
forment un souvenir épais… Il y a une véritable curiosité
à avancer dans ce livre même si le lecteur ne fait que revenir.
Et la communauté, elle, finira par se suicider sans s’en rendre
compte sous un soupçon d’apocalypse.
« Le Vallon du Diable » commence et finit par la même
phrase ; « J’étais assis là à t’attendre »
… le lecteur se demande, alors, ce qu’il a vraiment lu. Un cauchemar sûrement.
Quémoul
Les cendres d'Angela / Frank McCourt
Ed. J'ai Lu, 2000, 48 F
Autobiographie, de Frank McCourt, très poignante d’une enfance
irlandaise douloureuse.
Ce livre nous fait découvrir cette ville, qui, au fil de la
lecture nous devient tout à fait familière. Le style est
tellement réel, que nous avons l’impression de connaître par-cœurs
chaque coin de ses rues. En fait, nous marchons à côté
de ses personnages. En bref, il nous raconte son enfance ravagée
par la pauvreté, la mort, la maladie… Cependant, ce livre est très
rythmé. Cette aventure est une incroyable réussite de vaincre
tout cela, de sortir de cet enfer, car l’écrivain a gagné
en sortant ce livre : SON livre, celui qui retrace tout bonnement un après-midi
en Irlande.
Nath.
Attentat / Amélie Nothomb
Librairie Générale
Française, 1999, 152 p. (Le livre de Poche), 23 F
Il y a un début à tout, comme dirait l’autre.
Voici, donc, ma première lecture d’un livre d’Amélie
Nothomb.
Alors :
lecture rapide, interrogation rapide, phrases percutantes … livre qui
se lie avec plaisir.
Ce roman est une interrogation sur la relation Physique. Une histoire
d’amour entre la laideur absolue et la beauté exquise. La laideur
l’emportera (selon elle !) car « il n’y a pas d’amour impossible
» ; le taureau déchiquette la vierge martyre.
Ce roman reflète l’Aspect dans le social, l’artistique, l’amitié,
l’amour, la haine…
Le laid devient la référence universelle du hideux, le
beau perdu ne se relèvera pas…
Œuvre pessimiste, atmosphère réelle et pesante.
Roman qui donne envie de lire les autres livres d’Amélie NOTHOMB
qui selon la rumeur seraient mieux.
Quémoul